MA PATRIE EST UNE VALISE
CRÉATION 2022
Genre – Théâtre in situ
Idée / conception- Aude Lorrillard
Avec – Aude Lorrillard, Vita Malahova, Sébastien Olivier, Nirina Ralaivola
Technicienne – Paula König
Arrangements inspirés de musiques traditionnelles- Nirina Ralaivola
Musiques électroniques – Alberto Barberis, Aude Lorrillard
Design et Costumes- Deboarh Erin Parini & I Patom Theatre
Poster: Stefano Giorgi
“J’aurais bien aimé que ma grand-mère le sache.
J’aurais bien aimé qu’elle sache qu’il y a beaucoup de choses que je fais aujourd’hui, comme elle le faisait hier, sans que personne ne m’ait obligé à suivre une tradition ou à marcher dans les pas de mes aînés.J’aurais voulu qu’elle le sache pour que l’on découvre ensemble que l’on aurait pu se comprendre. Mais c’est comme si j’avais rencontré mes grand-parents à une période où j’étais peu encline à recevoir ce qu’ils voulaient me transmettre. J’aurais pu apprendre beaucoup, mais je n’ai pas voulu. A l’époque, je ne voyais que les différences et le fossé qui nous séparait. Nous ne chantions pas les mêmes chants, et nous ne parlions pas avec les mêmes mots.
Ils avaient les rumeurs, nous avons facebook ; ils avaient les bals, nous avons les raves, ils avaient les transmissions orales, nous avons spotify.
Nous avons davantage, en permanence et partout.
Ma grand-mère n’a jamais quitté son village natal. Moi, je n’ai jamais habité plus de trois ans au même endroit. “
Ma patrie est une valise (titre humblement emprunté au poète palestinien Mahmud Darwisch) raconte l’histoire d’une jeune femme « qui ne restera pas pour dîner ce soir » car elle s’en va. Elle est veut saluer ses proches, prendre un thé, quelques affaires et partir. Elle ne veut pas s’éterniser dans ce village, ce « trou paumé » qui l’a vue naître. Elle veut partir ailleurs ; cet ailleurs qui est beaucoup plus attrayant que la routine paysanne dont elle est issue.
“I wish my grandmother had known.
I would have liked her to know that there are many things I do today, just as she did yesterday, without anyone forcing me to follow a tradition or follow in the footsteps of my elders. I would have liked her to know so that we could discover together that we could have understood each other. But it’s as if I’d met my grandparents at a time when I was reluctant to take on board what they wanted to pass on to me. I could have learned a lot, but I didn’t want to. At the time, all I could see were the differences and the gulf that separated us. We didn’t sing the same songs, and we didn’t use the same words.
They had rumours, we have facebook; they had balls, we have raves, they had oral transmissions, we have spotify.
We have more, all the time and everywhere.
My grandmother never left her home village. I’ve never lived in the same place for more than three years. “
My Homeland is a Suitcase (a title humbly borrowed from the Palestinian poet Mahmud Darwisch) tells the story of a young woman “who won’t be staying for dinner tonight” because she’s leaving. She wants to say hello to her friends and family, have a cup of tea and a few things, and then leave. She doesn’t want to stay in this village, this “godforsaken hole” where she was born. She wants to go somewhere else, somewhere much more attractive than the routine peasant life from which she came.